La SBAM a organisé à ce jour six Biennales d’analyse musicale, en 2011, 2013, 2015, 2017, 2019 et 2021. Elle en organise une septième les 9 et 10 novembre 2023. Les programmes en sont disponibles ci-dessous.
Biennale d’analyse musicale VII, 2023
BIENNALE D’ANALYSE MUSICALE
Société Belge d’Analyse Musicale
Arts2 – Conservatoire Royal de Mons
9 et 10 novembre 2023
Jeudi 9 novembre
9h30 Introduction par le président de la SBAM
9h45-10h45 Conférence par Tom Beghin
Bis repetita placent
C. P. E. Bach, W. A. Mozart, and the Practice of Varied Repeats
When in 1775 Leopold Mozart inquired with Breitkopf in Leipzig whether he might like to print an opus of keyboard sonatas “in the same manner as those of H: Philipp Carl Emanuel Bach mit veränderten Reprisen,” he may have had a double motive. Not only was he pitching W. A. Mozart’s recently completed Sonatas K 279–284 (1774–75), which in the Mozart household were known as “the difficult sonatas,” but he may also have had in mind a clever way for his brilliant nineteen-year-old son to tap into a potentially lucrative amateur market. The publication did not happen, but the question is intriguing: what might such Mozart Sonatas with Varied Reprises have looked like?
To produce such an edition makes for an intriguing counterfactual exercise. It also provokes more questions. When performing classical keyboard sonatas, what happens when we submit ourselves to the expectation of continuous variation? How do we navigate the materiality of a printed score? What are the limits to incorporating our variants and at what point do we feel like starting over, and re-composing altogether? How do we tap into the 18th-century ideal of a keyboardist as composer-performer, while becoming sensitive to a musical culture that harbored a more fluent use of a musical work, tailored to the needs of a performer?
I will balance these questions against an exploration of rhetorical intent behind repetition and variation, Bach’s published thoughts on the matter, and my own experiments of teaching and performing Mozart’s sonatas on a Stein fortepiano—as the instrument that in 1777 became crucial in the professional life of a maturing improviser and composer.
11h-12h Conférence par Jean-Yves Haymoz
Contrepoint improvisé
Lors de cette conférence je faire quelques réflexions sur l’expression “contrepoint improvisé”. Est-ce un oxymore ou un pléonasme ? À partir de là, je proposerai quelques réflexions sur la pédagogie de l’improvisation, ce qui permettra de mettre en évidence l’utilité de cette pratique de nos jours. Ensuite je parlerai d’expériences particulières sur la monodie et la polyphonie vocale, en me référant à quelques traités du xiie au xviiie siècles.
13h15-15h15 Atelier par Tom Beghin
Bis repetita placent
C. P. E. Bach, W. A. Mozart, and the Practice of Varied Repeats
Atelier par Tom Beghin avec la participation de deux étudiants qui joueront les premiers mouvements des sonates de Mozart KV279 et KV331.
13h15-15h15 Atelier par Jean-Yves Haymoz
Cet atelier sera une sorte de “menu dégustation” qui permettra aux participants (instrumentistes ou chanteurs) de goûter quelques techniques d’improvisation en chantant. En partant de la monodie, nous découvrirons la polyphonie de la Renaissance. Cela permettra d’expérimenter la main de Guido d’Arezzo, la solmisation, la modalité, les canons. Le travail en sous-groupes permettra d’adapter le programme aux résultats obtenus par les stagiaires.
15h30-17h Atelier Improvisation par Bojan Vodenitcharov
L’atelier est destiné aux élèves de piano, mais reste ouvert pour tous les instruments. Il n’y a pas d’exigence stylistique imposée, cela va se déterminer en cours de route. Le travail sera dirigé surtout vers les différents types d’écoute, le rapport avec le son et son organisation. Différentes formes d’improvisations peuvent être utilisées –en solo, en duo avec le professeur, en groupe. L’improvisation libre sera privilégiée, mais des formes d’organisation idiomatiques (improvisation sur une structure harmonique, utilisation de l’harmonie classique fonctionnelle, organisation modale etc.) seront bienvenues aussi. Divers sources d’inspiration peuvent être envisagées : La musique classique, la musique du 20e siècle, la musique contemporaine, la musique folklorique (un accent peut être mis sur les rythmes asymétriques balkaniques) , et bien sur le jazz, mais sans s’aventurer dans un jazz strictement idiomatique, qui est devenu aujourd’hui une « science » extrêmement complexe et spécifique.
17h15-18h Accompagnement film muet par Laurent Pigeolet
Vendredi 10 novembre
9h00-9h45 Conférence par Jean-Luc Fafchamps
L’inscription de l’improvisation dans la notation contemporaine
Si, au cours du XIXème siècle, l’improvisation, largement pratiquée par les virtuoses, a souvent été exploitée dans le processus de composition ou évoquée dans les titres (Impromptus de Schubert, Paraphrases de Liszt), c’est au XXe siècle que les compositeurs vont l’incorporer en tant que telle dans les partitions, au prix de nouvelles notations qui définissent des espaces, des procédés, des gestes ou des suggestions plus ou moins poétiques, pour laisser à l’interprète une latitude plus ou moins grande (Kontakte, première version), pour introduire une part d’indétermination dans le résultat (Anaklasis), ou pour produire des textures qui, écrites strictement, seraient trop complexes à lire (Volumina). Nous étudierons quelques exemples de cette pratique et tenterons d’en interroger les succès, les limites et les éventuelles perspectives.
9h45-10h45 Conférence et démonstrations par Benoit Laurent
Improviser une cadence sur un instrument mélodique ? Les outils de Giuseppe Tartini
Chaque instrumentiste mélodique est confronté un jour ou l’autre à la nécessité de composer ou d’improviser une cadence dans un style baroque ou classique. Nous aborderons les techniques proposées à cet effet par Giuseppe Tartini (1692-1770), violoniste compositeur et pédagogue de renom, dont les écrits influencèrent entre autres L. Mozart et C.P.E. Bach. Plusieurs exemples écrits ou improvisés illustreront le propos.
11h00-12h45 Conférence et atelier par Xiao Dong
L’improvisation dans l’écriture pour piano
Le but de cet atelier est d’illustrer la corrélation entre la pratique improvisatrice et l’écriture musicale. À travers des œuvres pianistiques de différentes époques comme celles de C. P. E. Bach, Beethoven et Mendelssohn, nous examinerons l’évolution du style de fantaisies et l’influence de la pratique improvisatrice sur la composition, même quand il s’agit des œuvres non fantastiques.
L’atelier commencera par une préparation théorique. Les étudiants devraient d’abord comprendre :
- L’indispensabilité de l’improvisation dans la pratique des claviéristes pendant le XVIIIe siècle : pour ces musiciens, la composition, l’improvisation et l’exécution sont inséparables. Les activités pédagogiques sont aussi organisées pour former des musiciens polyvalents.
- Pourquoi l’improvisation voit son déclin durant la première moitié du XIXe siècle : le contexte social (l’élargissement du public) ; le statut changeant des compositeurs ; l’établissement du canon musical ; l’augmentation de difficulté des œuvres écrites etc…
- Les différentes formes d’improvisation selon la catégorisation de Czerny dans sa méthode op. 200.
Une partie d’une fantaisie de C. P. E. Bach (par exemple, Fantaisie « C. P. E. Bachs Empfindungen »). L’idée est de montrer un premier effort remarquable dans le domaine de fantaisie pour pianoforte. Nous verrons comment Bach fait pour rendre le discours musical irrégulier dans le but d’imiter le changement rapide des émotions dans une improvisation.
Nous regarderons brièvement les passages sur l’improvisation dans la méthode de Bach pour que les élèves voient le lien entre la pratique, la composition et la pédagogie.
Une partie de la fantaisie de Beethoven op. 77. Nous voyons bien que malgré le changement esthétique, les compositeurs classiques cherchent à transcrire l’improvisation à l’aide des modulations étonnantes (enharmonie) et des changements imprévisibles de caractère.
La fantaisie op. 28 de Mendelssohn, premier mouvement. À travers l’étude de l’usage du prélude en arpège et ses réapparitions dans ce mouvement, nous trouvons une tendance à intégrer les éléments improvisateurs au cadre de la forme sonate, tout en évitant d’imiter le « désordre » d’une vraie improvisation. La régularité structurelle devient une préoccupation majeure dans la pratique et la pédagogie. (Citation : comptes-rendus de concerts, souvenirs de cours donnés par Mendelssohn, la méthode de Czerny)
Romance sans paroles op. 19 nº2, 3 et 4. Ces trois romances peuvent être jouées sans pause pour illustrer la présence et l’utilité du prélude dans les compositions non fantastiques. Comme les préludes-transitions improvisés par les pianistes de l’époque dans le concert, les préludes dans ces romances de Mendelssohn aident à enchaîner les morceaux, préparer l’ambiance de la pièce suivante et renforcer la cohérence. Encore une fois, nous montrons que la composition s’inspire de la pratique d’improvisation ; mais en même temps, c’est aussi une des raisons pour lesquelles l’improvisation est devenue un art secondaire dans la musique classique.
Biennale d’analyse musicale VI, 2021
22-23 novembre 2021, Sixième Biennale de la SBAL : La Modalité. Conservatoire Royal de Liège.
Biennale d’analyse musicale V, 2019
La Cinquième biennale d’Analyse musicale de la SBAM a eu lieu à Liège, au Royal, Conservatoire, les 18 et 19 novembre 2019.
Biennale d’analyse musicale IV, 2017
La Quatrième biennale d’Analyse musicale 2017 de la SBAM a eu lieu à Namur, à l’Imep, les 18 et 19 novembre 2017.
Biennale d’analyse musicale III, 2015
26-27 mars : « Les nouvelles technologies au service de la création musicale, un point de vue critique ! », Troisième Biennale d’Analyse musicale, Arts2, Conservatoire royal de Mons.
Biennale d’analyse musicale II, 2013
15-16 novembre : Deuxième Biennale d’Analyse musicale, Conservatoire royal de Musique de Liège.
Biennale d’analyse musicale I, 2011
22-24 mars : Première Biennale d’Analyse musicale, Festival Ars musica, MIM, Bruxelles.